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Dépendance affective : comment reconnaître les signes et comment s’en sortir ?

La dépendance affective présente normalement des signaux clairs, mais pour la personne qui en souffre, il n’est pas toujours évident de les identifier. La jalousie, le contrôle et la possessivité sont les trois principaux indicateurs de cette dépendance qui, en général, apparaît dans les relations de couple.

Mais pas seulement : les relations d’amitié ou familiales ne sont pas immunes et peuvent également déraper dans cette direction. Un ami qui demande une attention exclusive ou même un parent qui s’implique en excès dans la vie de son enfant sont des situations qui peuvent indiquer un problème. Alors, comment reconnaître les signaux d’une dépendance affective et surtout comment s’en sortir ?

La dépendance affective, de quoi s’agit-il ?

La dépendance affective est une forme de relation émotionnelle obsessive qui s’établit envers une autre personne. Selon Bution et Wechsler (1), il s’agirait d’une perturbation caractérisée par des comportements addictifs au sein d’une relation amoureuse ou amicale.

Il arrive très fréquemment qu’elle débute assez tôt dans le cours de la vie et se base sur des croyances erronées de dévalorisation de soi et manque d’amour propre. Ce type de relation est extrêmement nocif et les effets peuvent s’accentuer au fil des années.

Qu’est-ce qui peut la déclencher ?

En général, la dépendance affective découle d’une grande peur de l’abandon, liée à un manque d’affection, à des remarques blessantes ou parfois même à des situations de maltraitance qui peuvent surgir durant l’enfance.

Un événement traumatisant peut aussi être un élément déclencheur, comme une séparation douloureuse, un deuil, un attentat ou à la peur de vieillir, qui font qu’une personne peut facilement basculer d’un jour à l’autre dans une angoisse permanente avec une baisse de la confiance en soi et une nécessité constante de l’approbation des autres.

Ces personnes intègrent l’idée qu’elles ne seront aimées que si elles agissent en fonction du regard des autres, sans réussir a exprimer leurs désirs et leurs craintes.

Quels sont les signaux d’alarme ?

Tout le monde a certainement un jour ou l’autre ressenti une dépendance affective envers quelqu’un à un moment donné de sa vie, notamment pendant des phases de plus grande fragilité.

Cela n’est pas problématique en soi, car dans une relation saine, nous faisons confiance à l’autre pour nous écouter, nous soutenir ou demander de l’aide.

Alors, où se trouve la limite entre la passion amoureuse ou le besoin naturel d’être rassuré par un ami, et la dépendance affective ? Il n’est pas toujours facile d’identifier cette frontière.

Une relation saine devrait aider à élever l’auto-estime individuelle, permettant à chacun de s’épanouir tout en gardant son identité, le droit à sa vie privée et ses éventuels besoins d’isolement.

Au contraire, une relation devient toxique lorsque l’un des intéressés devient excessivement dépendant de l’autre. Cela peut se traduire par des conséquences négatives non seulement pour celui qui est sous l’emprise affective, mais également pour l’autre impliqué, qui peine à se défaire de cette responsabilité.

Ainsi, une personne dépendante :

  • Agit en fonction de l’autre.
  • A un besoin systématique d’attention.
  • Délègue des décisions importantes de sa vie.
  • N’entreprend rien seul.
  • Évite les débats et des désaccords.
  • Se sent anxieux à l’idée de se retrouver seul.
  • Demande incessamment l’approbation de l’autre.
  • Ne se sent pas digne de l’amour ou de l’amitié qui lui est démontré.

D’un autre côté, la personne qui fait l’objet de cette dépendance souffre également, car le besoin constant d’attention peut être accaparant.

Pas facile d’être sollicité à tout instant, de devoir rassurer sans cesse et de trouver les mots pour ne pas blesser l’autre ni aggraver une situation d’angoisse déjà présente.

Vaincre cette dépendance, c’est possible !

Il est heureusement possible de se défaire d’une relation toxique de dépendance affective. Mais pour cela, il est préférable de se diriger vers un professionnel.

La psychothérapie permet en effet de reconnaître le problème, d’identifier des comportements répétitifs dans les relations antérieures, aussi bien amoureuses que professionnelles ou amicales, et peut aider à trouver les solutions pour s’en défaire.

Un travail en profondeur sur soi est proposé, visant à améliorer entre autres : l’autoconfiance, la prise d’initiative et la prise de décision individuelle.

Quand ce sont les deux conjoints qui souffrent, il est recommandé qu’une thérapie de couple soit mise en place avec l’aide d’un psychologue, pour sauver la relation.

La prévention reste le meilleur moyen d’éviter que le cycle se répète. Pour cela, il est important de changer les comportements sociaux culturels et en particulier de démystifier la notion d’« amour romantique ». Car l’amour et l’amitié ne sont pas des sentiments qui impliquent une exclusivité et un emprisonnement. Nul ne devrait vivre en fonction d’une tierce personne.

En général, les « affectivement dépendants » ne demandent de l’aide que devant l’imminence de l’abandon ou quand l’autre s’éloigne, mais il est recommandé que le traitement s’initie plus en amont, dès les premiers signes.

Alors, si vous reconnaissez ces signaux chez vous ou chez un proche, activez la sonnette d’alarme. La bonne nouvelle est que la dépendance affective est réversible, alors recherchez ou proposez de l’aide dès que possible si vous identifiez des comportements suspects. Car vos émotions et le contrôle de votre vie ne doivent dépendre que de vous !

Sources : 

1 Bution et Wescher (2016)